OneFagAndTwoApricots

Tel est pris qui croyait prendre.

Mercredi 14 juillet 2010 à 13:39

# California, Here I come

30 Juin 2o1o,




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  Une escale technique de quelques heures arrête l'avion au Canada et me laisse le temps de sortir fumer deux cigarettes dans un état où la clope est considérée comme sale et indicatrice de voyous, le temps de recevoir une cinquantaine de regards curieux et frustrés. Chercher à appeler maman pendant une demi-heure, de parler à des hôtesses qui vous ignorent avec leur sale petit air hautain de pétasse prétentieuse à longues jambes. Se faire fouiller, contrôler et interroger par une bande de cons qui vous regardent comme si il y avait écrit "NAZI-COMMUNISTE-TERRORISTE"  en majuscules rouges sur votre front.



Les douanes et moi :

"When & where did you born ?"
"I was born the 21st of ***** in 1996, in Paris"
"Did you have Nazi activities during the war of 39-35 ?"
"But I'm born in 1996 !!"
"Did you have Nazi activities during the war of 39-45 ?"
"No, I didn't."
"Will you visit a farm ?"
"WHAT ?"
"Will you visit a farm?"

Les questions stupides se suivent et le douane me regarde en se demandant ce que je suis, partagé
entre la connerie et la folie. Il ne veux pas de moi aux USA, il pense que je suis une ogresse qui va bouffer ses enfants et son pain, il y a peu de vrai dans ses suppositions.


Mercredi 14 juillet 2010 à 13:15

#California, Here I come



30 Juin 2o1o,



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    Au revoir Paris, Pigalle, Montmartre. Mes escapades nocturnes et secrètes. Les cavalcades sans buts dans Paname, et moi, plantée au milieu de la nuit, la clope au bec et le t-shirt déchiré en errant au hasard dans les rues, matant les passants de la nuit, les bourrés ou défoncés, les putes où les macs. Au revoir les cigarettes sous la pluie et les vêtements humides et sales qui s'imprègnent trop vite de l'odeur du tabac, les filles overdosées que je remet sur pieds (oui, je suis une fille bien de temps en temps, je sais), partagée entre fierté et dégout de l'humanité dont mon opinion n'est que trop piètre

Mercredi 14 juillet 2010 à 12:59

# California, Here I come

30 Juin 2o1o,



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  Maman me regardait avec ce regard si particulier des mères inquiètes, un mélange d'anxiété et d'appréhension. Je prenais mes dernières bouffées de tabac devant ce regard inquiet avant d'embarquer. Ils allaient tous me manquer, sûrement.

Mardi 29 juin 2010 à 22:05

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     Peut-être que je l'aime en fait. Sûrement, parce que maman m'a forcée à manger et je pleurait dans mes coeurs de palmiers. Elle m'a même proposé une cigarette que je n'eus pas la force de refuser. Pitoyable d'aimer si jeune. Je dis que j'ai mal à cause des brûlures, que les anesthésiants sont lourds, que ça m'endort et que ça fait couler des larmes sur mes joues. Je le dis à maman, je me le dit à moi, parce que ça me rassure, mais je me mens très mal. Je ne veux plus de SF parce que je ne veux plus d'A. (Oh, une gamine pourrie gâtée).

    J'ai un peu dit à maman ce qui se passait dans un élan d'énervement et de pleurs d'une gamine qui ne sait plus où se cacher. Maman m'a presque mit les tomates, le maïs et la viande dans la bouche. Peut-être que je sais que tout se passe trop bien, peut-être que je vais tout fusiller parce qu'il ne le fait pas. Peut-être que j'ai un peu peur du normal, parce qu'il est toujours bousculé par le tragique.

     Je me penches sur tout ça avec beaucoup d'ironie, beaucoup de moqueries à cause de la honte. Mais j'y peut rien si je pleurs à cause de ses foutus anesthésiants moi.

Putain, ce que j'ai honte d'écrire ça. Pour couronner le tout il y a des images douces. Help.

Lundi 28 juin 2010 à 17:07



              
                 Ça s'est passé tout doucement sur les berges du Lac. Les paroles timides des premières minutes se sont peu à peu transformées en caresses. On a jeté nos six ans d'écart dans l'herbe et on s'est allongé dessus. J'aurais bien aimé être amoureuse, j'aurais bien aimé rêver d'un avenir et pleurer pour treize stupides jours de séparation alors que ce n'était que la première fois que je le voyais. J'aurais voulut que ce soit comme la première fois, comme avant, comme il y a deux ans. J'ai peut être donné un peu trop d'amour à J. finalement. Mais ce ne fut qu'un peu de tendresse précipitée sur le torse d'un quasi-inconnu. Ses mains s'égaraient dans le bas de mon dos et descendaient furtivement. Alors on s'est embrassé et enlacé au moment de se dire au revoir. J'ai repris insensiblement le métro après avoir naturellement fumé une cigarette sur le quai. Et je suis repartie, en oubliant la journée, en me plongeant dans ma musique avec une tête vide et un corps plein d'envie. Les stations défilaient lentement et je pensais à l'Amérique, en crevant de désir de partir au bout du monde pour oublier ce bordel.


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