OneFagAndTwoApricots

Tel est pris qui croyait prendre.

Mercredi 4 août 2010 à 21:28

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   Une belle envie de rejoindre Paris. De se retrouver, tous ou certains, bouteille de rhum bon marché. S'asseoir à la terrasse d'un bistrot dégueulasse pour commander un café en fumant nos clopes et en se passant la bouteille de rhum, payer le serveur par quelques gorgées de vodka ou par un baiser de la blonde ultra-chaude que l'on connait à peine. Partir après la fermeture en se marrant parce qu'ils nous ont pas fait payer les cafés et parce que la blonde est restée dans le café (si, si, volontairement elle s'est donnée au serveur roux surexcité). Partir et escalader les grilles des parcs fermés. Une bande de gamins un peu bourrés qui s'allongent sur les bancs mouillés, les toboggans. Voir certains décuver ou baiser devant le coucher de soleil. Chacun qui part de son côté avant que les flics rappliquent. Ne plus jamais revoir ceux qui on fait parti de la légende d'une soirée un peu trop arrosée qui a laissé un peu de sang dans le bac à sable. Puis retrouver certains par hasard.


**(Non, pas ce café ci, bien entendu)

Mercredi 4 août 2010 à 14:51

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   L'univers est un peu glauque en ce moment. Je fume des Malboro comme je respire. Maman dit qu'elle va mourir bientôt. Je parle une fois tout les quinze jours à mon père. Je lis beaucoup de Labro et reproduit avec une grande médiocrité les dessins de Bilal. J'ai séparé le sexe de l'amour.
Et Placebo résonne infiniment dans ma tête.

Mercredi 4 août 2010 à 14:26

27 Juillet 2o1o,

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   Pendant un court laps de temps, une dizaine de jours je dirais. Mon père et moi avons impudiquement montré notre affection l'un envers l'autre et plus les jours passaient, plus la maladresse gênante de nos gestes s'estompait. On a fait comme les autres familles, heureuses ou malheureuses, on a livré ce besoin d'amour que l'on s'évertuait à cacher. Ce besoin que j'ignorais et que je cachais avec talent.
Et puis il m'a prise par le col, faisant valser mon corps par sa force, me balançant contre le mur de ses grandes mains. Je criais comme une gamine qu'il n'avait pas le droit de me faire ça, mais qu'il pouvait bien me cogner autant qu'il voulait. Une de ses grandes mains s'est détachée de mon cou pour s'abattre contre ma joue, il a de nouveau serré mon cou entre les mailles du tissu violet et spongieux de la "robe de bain" de ma grand-mère qui commençait à se déchirer. Sa mère est passé, lui disant de s'arrêter à deux reprises d'une voix douce, puis s'est en allée comme si de rien était, et derrière mes sanglots de gosses, je savais très bien que de me voir dans cette situation lui faisait plaisir à la vielle, la remplissait d'un peu de fierté et de supériorité. Mon père m'a lâché et je me suis piteusement écroulée dans le canapé en silence. Je suis sortie, puis montée sur le toit de la cabane avant que je recommence à pleurer de honte dans mes clopes, aussi gamin que cela puisse paraître.

Mercredi 4 août 2010 à 0:26

23 Juillet 2o1o, 2.o3

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   Les rues se mêlent les unes aux autres, je depasse le Géant pleine de lassitude de cette ville morte. Je m'enfonce dans de petites rues que j'enfume de mes cigarettes dans l'espoir vain de rejoindre le centre-ville. Trois fois la même voiture passe, noire, une de ces bagnoles rayées que les jeunes ont essayé de customiser -suivant les idées kitsch de leurs émissions ridiicules- sans y parvenir. Elle repasse et je suis toujours dans la même rue, le type au volant me regarde avec un air provocateur qui m'horipile carrément et je crois distinguer une longue balafre s'étirant sur sa joue malgré le noir environnant. Je compte doucement les appels de fards de la vielle Renault dans ma tête et mes oreillettes m'empêchent d'entendre les beuglements et sifflements des autres gars à l'arrière de la bagnole délabrée même si la musique "House" sortant de la voiture crée un fond sonore" gênant au dessus du trottoir sordide. J'attends d'avoir peur, mais je n'éprouve qu'une hautaine pitié à la vue de cette bande de types ridicules.

Mercredi 4 août 2010 à 0:01

24 Juillet 2o1o,

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     Les balades dans Montmartre se sont transformées en escapades dans les rochers, entre mer et terre, terre et mer, au milieu des chats craintifs et des curieux pêcheurs.
    Je marche un peu, une demi-heure ou trois quarts d'heure pour rejoindre le bord de mer. Le sentier et sec et sinueux, la chaleur semble avoir tout envahit, nageant dans l'air lourd entre les les arbres, les maisons et le ciel. Je sais que je déteste ça au plus haut point, je déteste la chaleur, le soleil qui vous tape dessus, la sueur qui mouille et qui colle sous vos aisselles, la fatigue constante, ne pas pouvoir sortir sans étouffer au bout de cinq longues minutes. Je haie tout cela, je le haie vraiment mais je continue de marcher parce que je sais que je vais bientôt rejoindre le calme des rochers, le seul endroit de cette foutue ville où je peux sentir le vent sur mon visage, où l'odeur marine n'est pas accompagnée de cris d'enfants, la mer se heurte aux rochers comme un homme sans aucun espoir se jetterait contre les mêmes parois. La nuit tombe mais la chaleur ne diminue pas, je marche toujours, j'arrive enfin au port presque entièrement vide où seuls les bateaux faisant au moins six fois mon appartement parisien restent illuminés. Je longe les bateaux luxieux et j'emprunte l'accès réservé au secours, là où un grand écriteau blanc réside sur un fond rouge, signalant que l'accès est interdit. Je marche encore, négligeant mon équilibre sur un mur de quelques mètres de haut. Puis je croise tout ces chats errants, ceux qui se méfient tant des humains. Je marche sur le mur en attendant le bon rocher, celui qui sera un peu plus gros que les autres, un peu plus vers la mer pour m'asseoir dessus.

    Et puis je m'assieds en oubliant tout. Je fume devant les vagues et la houle marine. Je perds le sens du temps et de la distance. J'abandonne mes envies sur le port et je me contente de ce que j'ai devant moi. Les rochers, la mer, l'horizon et le vide. Le "moi-même" disparait bien loin une fois assise sur les rochers, cigarette fumante, le regard dans le vide. La mer s'étend à perte de vue et mon enveloppe corporelle stagne sur les rochers. L'alarme retetentit quelques fois avant de me convaincre de rentrer, j'aimerais rester des heures, ou même des jours, pourvu que la mer noit toujours mes pensées.

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