OneFagAndTwoApricots

Tel est pris qui croyait prendre.

Mardi 7 septembre 2010 à 0:10

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    Le silence des notes, les sons se perdent dans le chapiteau, chacune des notes se décrochent des autres, somnambule sur un fil prêt à céder. Le rêve part loin du chapiteau, il s'envole, flâne avec des oiseaux de papiers, il perd les rires des enfants. Il perd l'enfance des adultes, il n'est plus, Il n'est rien, juste un rêve de plus que les siècles ont oublié. Juste la liberté d'un condamné. Il passe par la prison, s'échappe par les barreaux de fer. Il survole la chute d'eau, il survole les cadavres abandonnés d'une guerre perdue, il survole la terre, ne trouve plus assez de bonheur. Alors à son tour il se pose à côté du chemin des pertes. Il se pose et s'écrase dans la boue qui a engloutit les oiseaux de papiers et les rires des enfants.
Il meurt.

Lundi 9 août 2010 à 23:24

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J'ai trouvé un scarabée suicidaire qui rentre sous les lettres de l'ordinateur.

Lundi 9 août 2010 à 22:55

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  Maman part demain matin pour voir papa dans sa chambre d'hôpital sordide. Avec ces infirmières qui ne cessent jamais de courir et ces médecins qui ne vous écoutent pas. Avec cette angoisse qui rôde dans les couloirs et qui assaille tous et chacun. Avec cette peine et ces pleurs, ses cris ou ces silences, ces gens qui essaient désesperement de réconforter leurs amis noyés dans la tristesse et les regrets. Ou cette simple odeur écoeurante qui réside à certains étages. Demain matin, je me lèverai pour garder G., je lui ferai son petit déjeuner qu'il ne mangera pas, je l'endormirai pendant qu'il pleurera parce que maman n'est pas là et que papa est malade.


En ce moment, la deuxième cause de mes souçis est en train de baiser et de rebaiser la même fille dans une chambre d'hôtel, fier d'être un homme. Assouvissant un besoin et redécouvrant ce qu'il avait momentanément oublier. Il ressortira fier, la sensation d'être plus vieux et plus mature. Je serai encore plus jeune et encore plus inexpérimentée à ses yeux. Il regrettera de m'avoir demandé de venir pour ce concert de classique qui lui paraîtra stupide. Je traîne les pieds dans les cailloux et les serpents de la grande allée toute vide et toute noire.


Ecrire ne me vide plus, mais l'envie persiste. J'ai perdu l'équivalent de cinq pages d'écriture et je rage. J'appelle et je rappelle S. qui ne me répond pas. Les champs ont été rasés et même la tristesse perd sa poésie. Tout est sale et moche, tout est vieux et con.



Dimanche 8 août 2010 à 15:53

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    Je pars. J'embrasse mon frère, j'embrasse mon sang et je pars, que ce soit pour rejoindre les champs ou dormir sur la tombe de mes proches. Loin de leur manège ridicule de vieux en manque d'affection qui se replient sur le mépris et la haine. Qui vieillissent dans le manque d'amour et les regrets d'une vie passée à se séparer. Je m'en vais parce que je ne veux pas devenir comme eux, moi qui croyais que vieillir voulait signifier l'acquisition d'une sagesse et de joie pour les autres, moi qui croyait que l'on devait sourire sur son passé au lieu de pleurer dessus. Je reviendrais bientôt mais je veux oublier la haine qu'ils portent en eux, ils empêchent les enfants de vivre de simples joies, et je regarde G. et L. avec un lourd sentiment d'impuissance. Je pars et quand je reviendrai, je leur rapporterai tout les bonbons du monde, même s'il me faut deux heures pour rejoindre la boulangerie, pour qu'on parte, serviette sous le bras, main dans la main pour la piscine en riant.

Dimanche 8 août 2010 à 0:48

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   Je fume et je bois le Calvados de mamie parce qu'il n'y a que ça ici. Je regarde les papillons de nuit dans ma chambre en me disant qu'il seront morts demain. Je regarde la vieille montre pendentif que mamie me donnera. Le temps s'efface dans le vide de ma chambre. Je veux rentrer à la maison. Je veux Paris. Maman pleure, papa est à la maison et je m'en fous. Je veux juste retourner chez moi et me sentir en sécurité dans des endroits dangereux de la belle ville sombre. Partir le temps de nicotiner un peu et de se perdre dans Paris. Je pensais réellement trop aimer la solitude et la vie glauque pour être connement énamourée. Et je fous tout en l'air sans penser à mon age, en me disant que c'est jamais trop tôt pour se pourrir un peu. Mais quelque part, je sais que je n'ai que quatorze années sur le dos et ça me fout un peu plus de pitié sur moi même.

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