OneFagAndTwoApricots

Tel est pris qui croyait prendre.

Mardi 26 octobre 2010 à 19:44

Il était rongé par cette foutue maladie. Ca le détruisait de partout, ça prenait ses rires et ses vieux mots. La légende n'était plus, le sale type de la Seine avait perdu l'humour et son vieux français. Il s'est allumé une de ses vieilles cigarettes dans l'immense garage, au milieu du champs de bataille des pneus et de la rouille, des vélos  et des moteurs démembrés. Tout était aussi délabré que lui. La vieille Mustang n'avait plus sa belle couleur rouge qu'elle avait autrefois portée. Il m'a tendu sa boîte à clope. Une boite en bois brun, sculptée par lui et son grand-père quelques années auparavant.

On a fumé en silence pour une fois. On n'a même pas causé de sa mort. Trois semaines. Trois putains de petites semaines et il serait crevé au fond d'un cercueil.
Il m'a fait juré de ne rien dire. Il a montré le bidon d'essence et son paquet d'allumettes. Il m'a juste demander de partir, je l'ai regardé une dernière fois pour lui assurer que la légende restera. Je suis partie en courant pour ne plus jamais me retourner.

J'ai courut jusqu'au RER en chialant. J'ai attendu sur le quai de recevoir un appel. Quatrième RER. R. était à l'autre bout du quai, tout lui. Sa sureté, sa démarche chaloupée et encore une de ses vieilles clopes à la main. Il nous restait trois semaines. C'était rien après ces deux dernières années, mais on allait pas tout foutre en l'air pour la mort.
J'avais une lueur au fond des yeux, l'espoir qui portait mon coeur et notre lit pour nous faire rêver.

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